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Message 1 Discussion postée le 14-07-2020 à 21:52:34

El Roslino
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En Chine, la crue du Yangzi Jiang menace la métropole de Wuhan

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La crue du Yangzi Jiang



Plus d'une centaine de milliers de personnes se sont mobilisées mardi 14 juillet en Chine pour lutter contre la montée des eaux dans le bassin du Yangzi Jiang, touché par des précipitations records. Ces phénomènes deviennent de plus en plus fréquents avec l'urbanisation

Des inondations meurtrières secouent le bassin du Yangzi Jiang, en Chine. Le bilan provisoire s'élève à 140 morts et disparus. Plus de 28 000 habitations sont endommagées et les autorités chinoises estiment à 38 millions, le nombre de personnes affectées par ces intempéries. Les provinces les plus touchées sont celles de Jiangxi, Hubei et Hunan (au centre), Anhui, Zhejiang, Jiangsu (à l'est) et Chongqing (au sud-est).

Le plus long fleuve de Chine.

Il y a près de 60 ans que les Chinois n'avaient pas connu de telles précipitations. Des villages entiers sont submergés et des habitations rasées par des glissements de terrain. Pendant que les secouristes interviennent à bord de canots de sauvetages, des ouvriers construisent des digues de fortune pour essayer de limiter la montée des eaux du plus long fleuve de Chine, plus de 6 000 km.

L'inquiétude principale concerne actuellement la métropole de Wuhan (11 millions d'habitants, là où ont été découverts les premiers cas de coronavirus), où le Yangzi Jiang atteint un niveau historique, ainsi que le lac de Poyang, autour duquel de nombreuses digues ont cédé. Militaires, secouristes ou simples citoyens, plus de 100 000 personnes sont mobilisées dans la région de Jiangxi pour lutter contre la montée des eaux.

Phénomène fréquent mais risques exacerbés.

Les inondations sont fréquentes en Chine. « Si on resitue ce phénomène dans le contexte géographique chinois, il s'agit d'une vieille histoire, explique Emmanuel Véron, docteur en géographie et spécialiste de la Chine contemporaine. La moitié sud de la Chine est très arrosée et soumise aux tendances cycloniques en période estivale. Le pays a une vraie expérience dans la gestion du réseau hydrographique. »

Mais l'urbanisation accélérée et la construction massive de barrages exacerbent les risques. Et les nombreuses constructions empêchent l'eau de s'écouler. « Le droit des terres en Chine est très précis, mais il est difficile à faire respecter. Du fait de gains énormes, les autorités locales laissent faire », poursuit Emmanuel Véron.

Poyang, par exemple, est un lac de débordement : il devait retenir l'eau afin que celle-ci ne s'écoule pas sur les métropoles des alentours. Or, s'il est si vulnérable aujourd'hui, c'est bien parce que sa capacité de stockage a fortement diminué. Le réseau de barrages chinois représente également des risques : un barrage comme celui des Trois Gorges possède des mécanismes de contrôle importants, mais ce n'est pas le cas de tous les plus petits barrages.

Des enjeux politiques.

Si les inondations se produisent chaque année en Chine, la tendance s'accentue. « D'un point de vue scientifique, on observe à la fois une plus grande régularité et une plus grande intensité de tels phénomènes », souligne Emmanuel Véron. Pour les écologistes, le réchauffement climatique et la fonte des glaciers himalayens pourraient être à l'origine d'inondations de plus en plus dangereuses.

En pleine pandémie, cette catastrophe naturelle revêt enfin des enjeux politiques. « À cette échelle de territoires inondés, il est extrêmement difficile de déterminer le nombre des victimes. La communication est contrôlée et manipulée par le parti ; par peur de sanctions, les autorités locales ne feront pas remonter les vrais chiffres », estime Emmanuel Véron.

Il souligne en particulier une très forte ressemblance avec les inondations de 1998, responsables d'au moins 4 000 morts dans le bassin du Yangzi Jiang. Pour montrer que le gouvernement se soucie de cette situation, le premier ministre chinois visite les régions les plus touchées.