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El Roslino
Le président élu Joe Biden et la vice-présidente élue Kamala Harris, le 9 novembre 2020, à Wilmington (Caroline du Nord).
Avant de s'installer à la Maison Blanche, le président élu doit passer par un certain nombre d'étapes prévues par le Congrès américain.
Déclaré perdant de l'élection présidentielle américaine, samedi 7 novembre, Donald Trump est désormais un « canard boiteux » (« lame duck », en anglais), l'expression qui désigne un élu en fin de mandat dont le remplaçant est déjà désigné. S'ouvre alors une période de transition de deux mois et demi au cours de laquelle les Etats-Unis auront à la fois un président en exercice (« incumbent president »), Donald Trump donc, et un président élu (« president-elect »), Joe Biden, en attente de son investiture officielle le 20 janvier.
D'ici là, le démocrate ne disposera d'aucun pouvoir et il devra préparer son arrivée à la Maison Blanche avec son équipe de transition. Dans le même temps, la tradition veut que le président sortant ne gère plus que les affaires courantes et que son administration échange avec son successeur afin d'assurer une bonne prise en main des dossiers. Mais cette année, le passage de relais s'annonce laborieux : emmuré dans son déni, Donald Trump s'accroche au pouvoir et à l'espoir de recours déposés devant les tribunaux.
Voici les dates-clés qui doivent jalonner le calendrier postélectoral, telles qu'elles sont prévues par le Congrès américain.
8 décembre : fin des litiges électoraux.
Les Etats disposent d'une « période de sécurité » (« safe harbor period ») de cinq semaines après le jour de l'élection - jusqu'au 8 décembre cette année - pour résoudre tout contentieux lié au scrutin. A cette date, tous les bulletins doivent avoir été dépouillés, et recomptés si la justice américaine l'a ordonné. Chaque Etat doit alors communiquer son résultat final au collège électoral et présenter un « certificate of ascertainment », un document garantissant la validité des votes et des opérations de dépouillement.
Cette année, la « période de sécurité » risque fort de ressembler à un sprint final. En cause : les résultats très serrés dans certains Etats (comme la Géorgie ou la Pennsylvanie) ; les recours intentés par Donald Trump (dont on ignore pour l'heure le nombre exact) contre les « fraudes » dont il s'estime victime, sans preuve ; et les frictions liées au nombre important de votes par correspondance, qui prennent plus de temps à dépouiller. Cette année, à cause de la pandémie de Covid-19, près de 100 millions d'Américains ont voté par anticipation (sur place ou par courrier). C'est trois fois plus qu'en 2016.
14 décembre : vote des grands électeurs.
Cette élection se déroule au suffrage universel indirect : formellement, ce sont les 538 grands électeurs qui composent le collège électoral qui élisent le président. Pour être élu président, un candidat doit obtenir les votes d'au moins 270 d'entre eux. Selon des résultats encore provisoires, Joe Biden dispose de 279 voix, contre 214 pour le président sortant (les résultats ne sont pas encore connus pour l'Arizona, la Géorgie et la Caroline du Nord).
Le lundi suivant le deuxième mercredi de décembre - le 14 décembre cette année -, les grands électeurs doivent se réunir dans la capitale de leur Etat respectif, et voter pour le président des Etats-Unis. Le vote de chaque grand électeur doit ensuite être transmis dans les neuf jours - soit jusqu'au 23 décembre - au Sénat, à Washington.
Trente-trois Etats ainsi que le district de Columbia ont des lois qui obligent les grands électeurs à respecter le vote populaire. Ainsi, pour éviter une situation de « grand électeur déloyal » (« faithless elector »), la Caroline du Nord impose une amende de 500 dollars et l'annulation du vote en cas de manquement. Dans d'autres Etats, comme le Montana ou le Nevada, la législation désigne un électeur remplaçant. Toutefois, les grands électeurs étant choisis par les partis ou les candidats, les trahisons sont rares. De plus, aucun « faithless elector » n'a jamais fait basculer le résultat d'une élection.
5 janvier : élections sénatoriales en Géorgie.
Le 3 novembre, les électeurs américains ne devaient pas seulement choisir leur futur président. L'appel des urnes concernait aussi les deux chambres du Congrès.
A la Chambre des représentants, renouvelée intégralement tous les deux ans, les démocrates ont conservé leur majorité.
Au Sénat, où un tiers des sièges était en jeu, les deux partis disposent, à l'heure actuelle, de 48 sièges chacun. L'équilibre de cette chambre va donc se jouer en Géorgie, où un second tour est prévu le 5 janvier 2021. Pour prendre le contrôle du Sénat, et faciliter ainsi l'action du président Biden, les démocrates n'ont pas le choix : ils doivent remporter ces deux sièges dans un Etat historiquement conservateur.
6 janvier : le Congrès annonce le nom du nouveau président.
Les élus de la Chambre des représentants et du Sénat doivent se retrouver le 6 janvier 2021 lors d'une session exceptionnelle au Congrès. A cette occasion, les parlementaires s'assureront de la validité des votes des grands électeurs. Ensuite, le président du Sénat, qui est aussi le vice-président en exercice, à savoir Mike Pence, proclamera officiellement les résultats et annoncera le nom du nouveau chef de l'Etat américain.
20 janvier : l'investiture officielle.
C'est un moment solennel de la vie politique du pays. La cérémonie d'investiture du président (« Inauguration Day ») aura lieu le 20 janvier 2021, devant le Capitole, à Washington. Ce jour marquera l'entrée en fonction du couple exécutif. La vice-présidente Kamala Harris devra prêter serment en premier en déclarant :
[i]« Je jure (ou affirme) solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des Etats-Unis contre tous les ennemis, externes ou intérieurs, que je montrerai loyauté et allégeance à celle-ci, que je prends cette obligation librement, sans aucune réserve intellectuelle ni esprit de m'en distraire, et je vais bien et loyalement m'acquitter des devoirs de la charge que je m'apprête à prendre. Que Dieu me vienne en aide. »[/i]
Ce sera ensuite au tour du président Biden de dire :
« Je jure (ou affirme) solennellement que j'exécuterai loyalement la charge de président des Etats-Unis, et que du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des Etats-Unis. Que Dieu me vienne en aide. »
A cette date, Donald Trump devra avoir quitté la Maison Blanche. La Constitution est très claire sur ce point : la date d'entrée en fonction du président élu est prévue le 20 janvier, le mandat du président sortant se terminant le même jour à midi. Si le bouillant républicain persistait dans son refus de reconnaître sa défaite, et qu'il se cloîtrait dans le bureau Ovale, le nouveau « commander-in-chief » serait alors en droit de demander aux services secrets de l'en expulser. Ce qui constituerait une première dans l'histoire du pays.
https://www.youtube.com/watch?v=oM9s5C1HvMg
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