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El Roslino
Dans la nuit de lundi 16 au mardi 17 novembre, alors que tout se passait comme prévu, le premier allumage du moteur du quatrième étage de la fusée a « dégradé » sa trajectoire. « La mission est perdue », a annoncé le PDG d'Ariane France, sans pouvoir en dire davantage. Aujourd'hui, il a expliqué qu'il s'agissait d'un défaut de fabrication du lanceur.
Tout avait bien commencé, dans la nuit de lundi 16 au mardi 17 novembre, pour le lancement de la mission 17 de la fusée Vega depuis le pas de tir du centre d'Arianespace en Guyane française. Mais en direct, et seulement 8 minutes après le décollage, les équipes ont annoncé que la « trajectoire » de Vega était « dégradée », signe d'une anomalie majeure.
À peine une heure après, le PDG d'Arianespace, Stéphane Israël, annonçait que la mission était perdue. Et avec elle, le satellite français Taranis et l'espagnol Seosat-Ingenio.
C'était un moment attendu pour le lanceur européen Vega après deux lancements cette année contre les quatre prévus en raison de l'épidémie de Covid-19 et de conditions météo défavorables en Guyane. D'autant que début septembre, la fusée Vega avait fait son grand retour avec un vol réussi, un an après la défaillance survenue à l'été 2019. Une défaillance qui avait entraîné sa destruction, par précaution.
Cet épisode était dans toutes les têtes ce mardi, mais Stéphane Israël a indiqué que ce qui s'est passé, cette fois, « n'a rien à voir ». Il s'agissait hier d'un problème « d'inversion des câbles », survenu au stade de la « production » du lanceur, fabriqué par Avio en Italie, a indiqué Stéphane Israël, tout en précisant qu'il ne s'agissait « pas d'un problème de conception ». Il a également annoncé qu'une commission d'enquête allait réaliser ses premières expertises « dès demain » mercredi 18 novembre.
Comment s'est déroulé le lancement ?
Lundi soir, à 22 h 52 à Kourou (1 h 52, heure de Paris), tout se présente pour le mieux. La météo est favorable et permet d'envisager le lancement. Tous les signaux sont au vert. Le lancement se fait à l'heure prévue.
À peine 30 secondes après le décollage la fusée passe le mur du son et tous les paramètres sont normaux. La séparation du premier étage se fait, puis le deuxième, ainsi que le largage de la coiffe. La fusée fait alors le tour de la Terre en passant au-dessus du Canada, avant que les équipes au sol obtiennent à nouveau des informations alors qu'elle passe au-dessus des Bermudes. La fusée avance alors à la vitesse de 8 kilomètres par seconde.
Après six minutes de vol, la présentatrice du direct Katy Haswell, journaliste spécialisée, annonce que la fusée entame l'allumage de l'étage supérieur, appelé Avum. Quelques minutes plus tard, le centre de contrôle annonce : « Trajectoire dégradée à partir du premier boost Avum. »
Que s'est-il passé ensuite ?
Le direct est interrompu en attendant de nouvelles informations. Pour les annoncer, c'est Stéphane Israël lui-même qui prend le micro : « Malheureusement, après un décollage nominal et un bon allumage des trois premiers étages, nous avons constaté une déviation de la trajectoire après l'allumage de l'Avum. »
Mais, il attend, à ce moment-là, des informations supplémentaires de la fusée. 45 minutes plus tard, il annonce que les nouvelles « ne sont pas bonnes ». « Nous pouvons maintenant confirmer que la mission est perdue », ajoute-t-il.
Retrouvez ci-dessous la retransmission en direct de la mission VV17. On y retrouve le moment du décollage (à 38:33) et l'annonce de la trajectoire « dégradée » (à partir de 59:17).
https://www.youtube.com/watch?v=T_ZrZ6T6o0A
Sur son site, Arianespace indique alors simplement : « Huit minutes après le décollage du vol Vega mission VV17, suite au premier allumage du moteur de l'étage supérieur Avum, un écart de trajectoire a été identifié, entraînant la perte de la mission. »
Pour mieux comprendre cette explication, le gif posté par Arianespace s'avère utile :
https://twitter.com/Arianespace/status/ … 2677669888
La perte de la fusée Vega est, cette fois-ci, due à un problème de fabrication du lanceur.
À quoi devaient servir les deux satellites ?
Le satellite Taranis - du nom du dieu du ciel et de l'orage dans la mythologie celtique gauloise - a été développé en France par le Centre national d'études spatiales (Cnes) et pesait à peine 175 kg.
Il devait être le premier à observer du dessus ce qui se passe lors d'un orage pour aider les scientifiques à mieux comprendre les phénomènes électromagnétiques radiatifs et lumineux qui se produisent entre 10 et 100 km au-dessus des orages.
Ce « petit » satellite par sa taille et son poids, a nécessité l'implication de 400 personnes et a coûté 115 millions d'euros.
Seosat-Ingenio et ses 750 kg devait, lui, fournir aux Espagnols qui l'ont conçu des images optiques à haute résolution. Pendant 7 ans, il aurait ainsi fourni des cartographies précises des ressources en eau, des catastrophes naturelles... Ce projet a coûté 200 millions d'euros.
Le PDG d'Arianespace a présenté ses excuses à ses clients et indique que, pour l'instant, le prochain vol prévu depuis le Guyane, reste prévu pour fin décembre. Il a également rappelé que Vega est un jeune lanceur.
Ce nouvel échec est d'autant plus difficile à essuyer que dans la nuit de lundi à mardi également, la capsule Dragon de la société privée américaine SpaceX, adoptée par la Nasa, s'arrimait à la Station spatiale internationale (ISS) avec quatre astronautes à son bord. Ils étaient partis avec succès la veille.
Alex31
Pas envie de tout lire, mais c'est un défaut qui coûte très cher.
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