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El Roslino
Lors de l'Expédition Oumka 2021.
L'armée russe a procédé à de spectaculaires manœuvres en zone Arctique. Probablement pour tester certaines des « 6 nouvelles armes stratégiques » dévoilées par Vladimir Poutine. Un défi militaire et économique pour l'occident.
Fin mars, dans un rayon d'environ 300 mètres, trois sous-marins russes émergent l'un après l'autre, à travers la banquise d'1,5 m d'épaisseur du cercle polaire. Images spectaculaires proposées par les forces armées russes de ces sous-marins en émersion. Les félicitations du président russe suivent peu après l'annonce de l'amiral Nikolaï Yevmonov de la réussite de cette « Expédition Oumka 2021 ». Du nom de l'ourson polaire d'un célèbre dessin animé soviétique.
La remontée quasi simultanée en surface des trois sous-marins constitue une première. Car outre le handicap évident du plafond de glace, les conditions de navigation sont compliquées dans cette zone polaire, du fait des perturbations magnétiques.
Cette démonstration de force faite par l'Armée russe en termes de dissuasion nucléaire n'est pas innocente. Les deux SNLE (sous-marin à propulsion nucléaire lanceurs d'engins / comprendre de missiles balistiques) réaffirment la capacité de dissuasion par l'arme nucléaire et envoient un message aux forces de l'OTAN.
Le troisième sous-marin, spécialisé en « plongées profondes », en liaison avec la Société de géographie russe, veut confirmer par sa présence, la souveraineté russe sur le plateau continental arctique, objet de contentieux avec d'autres pays riverains.
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Un sous-marin russe.
Par ailleurs, l'expertise minière internationale permet de penser que cette région est riche en hydrocarbures (estimation de 13% des ressources mondiales en pétrole et 30% en gaz naturel) et minerais (dont argent, nickel, or, diamant, sans doute uranium, etc...).
Elle constitue donc une réserve de ressources naturelles au potentiel économique considérable. Dans l'environnement immédiat de ce « grand nord », les Russes ont l'expérience de l'extraction de gaz, mais aussi du nickel à Norilsk, sorte de Nouvelle-Calédonie russe.
Les Américains, celle des hydrocarbures en Alaska (qui fut d'ailleurs colonie de l'Empire russe jusqu'en 1867, avant d'être vendue pour 7,2 millions de dollars aux EU d'Amérique). Or, c'est la Russie qui a la frontière maritime arctique la plus longue du monde, puisqu'entre la mer de Barents et le détroit de Béring, les côtes russes s'étendent sur près de 20.000 km.
Certains contentieux de territoires, par exemple avec la Norvège, ont pu être réglés en 2009 auprès de l'ONU. Du point de vue russe, les questions régionales doivent être réglées sans ingérence d'acteurs sans rapport avec la région.
Ce qui entre en contradiction avec la position de l'OTAN, qui n'est évidemment pas de cet avis. Tous les deux ans, l'US Navy organise dans la région des exercices « ICEX » (Ice Exercise) qui avaient impliqué en 2020 deux sous-marins (classes Seawolf et Los Angeles). En 2018, la Royal Navy britannique s'était jointe à cet exercice avec un sous-marin de la classe Trafalgar.
Les exercices russes peuvent donc être vus comme un symétrique de ceux d'ICEX. Ou dans une optique beaucoup plus offensive. L'éventuelle réponse de l'OTAN à ces manœuvres le dira.
El Roslino
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