Vous n'êtes pas identifié.
Pages: 1
Réponse : 0 / Vues : 42
El Roslino
Comme une douce revanche, la Chine reprend à son compte une idée de Musk et prépare le premier train supersonique de l'Histoire
Le Maglev sous vide chinois : quand la Chine sauve le rêve de Musk... et divise les coûts par deux.
En 2013, un certain entrepreneur californien à l'ambition galopante annonçait fièrement un transport révolutionnaire : un tube presque vide d'air, des capsules propulsées à plus de 1 000 km/h, et une promesse de relier Paris à Marseille en moins d'une heure. Résultat ? Dix ans de concepts, quelques maquettes... et pas grand-chose d'autre. Le Hyperloop est resté à quai et Musk a rejoint la Maison Blanche avec d'autres ambitions.
Mais pendant que les prototypes dormaient dans les hangars américains, la Chine, elle, ne s'est pas contentée de rêver et a avancé.
Une ligne test de 2 km pour un hyperloop chinois sorti de nulle part
Direction le comté de Yanggao, province du Shanxi. Là-bas, en 2024, les ingénieurs chinois ont construit un tunnel de 2 kilomètres, mêlant acier, béton armé, capteurs et intelligence artificielle. Rien de spectaculaire vu de l'extérieur, mais sous la coque : un condensé de recherches digne d'un roman de science-fiction : un des projets de Maglev les plus aboutis du monde. Pour rappel, le Maglev est un train utilisant les forces magnétiques pour se déplacer. Il utilise le phénomène de sustentation électromagnétique et n'est donc pas en contact avec des rails, contrairement aux trains “classiques”.
Le tube repose sur une structure en acier et béton haute performance, scellée avec des armatures en acier revêtu d'époxy et des joints de dilatation ondulés. Ca sonne assez technique, mais retenez ceci : le but était de rendre le tube hermétique même avec des écarts de température allant de -20 à +45 °C. Un exploit dans un environnement presque vidé de son air.
Le béton n'aime pas le vide
Un hic cependant : le béton, lorsqu'il est exposé à un vide partiel, peut littéralement se désintégrer de l'intérieur. L'air contenu dans ses micro-poches se dilate, provoquant fissures et ruptures. Pour contourner ça, les ingénieurs ont du renoncer aux matériaux classiques.
À la place, ils ont utilisé des bétons renforcés en fibres de basalte (comme les roches volcaniques) et des fibres de verre, le tout traité en pré-vide pour éviter la formation de bulles, un peu comme gonfler un ballon dans l'espace.
La magie noire des courants de Foucault
Un autre casse-tête : les pertes énergétiques dues aux courants de Foucault dans les rails magnétiques. Ces petites perturbations invisibles sont responsables d'une bonne partie du gaspillage énergétique dès qu'on dépasse les 600 km/h.
Solution : remplacer l'acier haute densité par des grilles en acier faiblement carboné, capables de canaliser ces courants sans transformer le rail en grille-pain.
Le résultat est plus que satisfaisant puisque les premiers tests indiquent une réduction de plus de 30 % des pertes par rapport aux essais de Musk. Pas mal pour un projet considéré comme impossible il y a encore cinq ans.
L'IA entre en gare
Pour maintenir la stabilité d'un engin à 1 000 km/h dans un tube vide de 2 mètres de diamètre, l'intelligence artificielle est partout. Les capteurs laser guident la capsule, des amortisseurs magnétiques pilotés par algorithmes corrigent la moindre oscillation, et un réseau de pompes distribue la pression comme dans une station spatiale.
Côté sécurité, les ingénieurs ont anticipé les scénarios les plus pessimistes. Cabines pressurisées, sas d'urgence, systèmes de freinage indépendant... Ce n'est plus un train, c'est un vaisseau !
60 % de coûts en moins, vraiment ?
C'est peut-être là que la Chine frappe le plus fort. Grâce à la préfabrication modulaire et à son expérience dans la construction de lignes à grande vitesse, le coût du tube a été réduit de 60 % par rapport aux estimations initiales des projets Hyperloop américains.
On parle ici d'éléments produits en usine, assemblés comme un puzzle géant. Pas de chantier titanesque à ciel ouvert, pas de soudure à la main au milieu du désert. Juste de la répétition industrielle et du contrôle au millimètre.
Il faut toutefois relativiser : même avec ces optimisations, le coût total dépasserait les 100 milliards de yuans (12,7 milliards d'euros) d'après les premières estimations pour une ligne commerciale longue distance.
https://www.youtube.com/watch?v=5WAez2n2lSU
Une revanche géopolitique sur rail magnétique
Ce projet n'est pas qu'une prouesse technique. C'est un message. Là où les États-Unis ont abandonné faute de moyens et de volonté, la Chine avance lentement mais sûrement, capitalisant sur ses réseaux ferrés, ses supercalculateurs, ses brevets et sa capacité industrielle.
Est-ce que ce système sera déployé à grande échelle ? Impossible à dire. Mais une chose est sûre : le rêve de transport terrestre supersonique a changé de continent.
Réponse : 0 / Vues : 42
Pages: 1