C'est une habitude pratiquement aussi ancienne que l'existence de la moto : faire chauffer son moteur avant de partir, à l'arrêt. Si cette habitude pouvait se justifier il y a quelques années avec un certain type de moteurs, aujourd'hui, avec nos motos modernes, ce n'est plus forcément le cas.

C'est un geste que beaucoup de motards font machinalement : démarrer la moto, laisser tourner le moteur quelques minutes et enfourcher la machine. Mais cette vieille habitude est-elle toujours utile à l'ère des moteurs modernes ?

Faut-il vraiment faire chauffer sa moto avant de prendre la route ? La réponse est plus nuancée qu'il n'y paraît et cela va surtout dépendre de l'âge de votre moto.

Un rituel hérité des moteurs d'hier

Autrefois, avec les moteurs à carburateur, faire chauffer sa moto était presque un impératif. L'huile, plus visqueuse à froid, mettait du temps à atteindre tous les recoins du moteur. Et sans une gestion électronique précise du mélange air/essence, les démarrages à froid pouvaient être chaotiques, voire nocifs pour le moteur.

Mais depuis l'avènement de l'injection électronique, les motos modernes adaptent automatiquement la richesse du mélange à la température ambiante. De quoi garantir une combustion optimale dès le démarrage.

Faire chauffer sa moto, ce n'est pas seulement une question de moteur. La boîte de vitesses, la réactivité de la transmission, et même l'adhérence des pneus sont influencés par la température. Un moteur froid, même bien lubrifié, ne réagit pas comme un moteur en température. Quant aux pneus, surtout s'ils sont sportifs, leur gomme a besoin de quelques kilomètres pour offrir leur pleine efficacité.

L'erreur : faire chauffer à l'arrêt

Laisser tourner sa moto plusieurs minutes à l'arrêt avant de partir ? Mauvaise idée. Cette pratique, loin d'être bénéfique, peut en réalité provoquer un encrassement prématuré du moteur. En effet, sans charge (c'est-à-dire sans être sollicité par la transmission), le moteur ne chauffe pas de manière optimale et la combustion reste incomplète. Résultat : des dépôts, une consommation inutile, et des émissions polluantes évitables.

Les professionnels s'accordent : mieux vaut démarrer sa moto, la laisser tourner 30 secondes à 1 minute, puis partir doucement. Durant les premiers kilomètres, il est préférable d'adopter une conduite souple, sans montées en régime brutales ni accélérations franches. Cette montée progressive en température préserve le moteur, la boîte, et améliore la longévité générale de la moto.