Après plusieurs gros ratages, le studio Disney compte redresser la barre. C'est du moins ce que laisse supposer cette annonce officielle qui a été faite au Festival d'Annecy et qui ravira les fans nostalgiques de l'Âge d'Or des années 1990.

Changement de cap pour Disney Animation.

Au cours de son histoire, le studio Disney a connu trois Âges d'Or. Le premier débute avec Blanche-Neige et les Sept Nains (1937) et se termine avec Bambi (1942). L'engagement américain dans le conflit mondial de 1939-1945 éloigne en effet le public des salles de cinéma, et Disney doit se réinventer en produisant des patchworks de courts-métrages, de Saludos Amigos (1943) à Le Crapaud et le Maître d'école (1949). Si la sortie de Cendrillon en 1950 remet le studio Disney au premier plan, certains classiques d'animation aujourd'hui considérés comme des chefs-d'oeuvre ont reçu des avis plus mitigés à l'époque de leur sortie, à la manière d'Alice au Pays des Merveilles (1951) et La Belle au Bois Dormant (1959).

La disparition tragique de Walt Disney en 1966, puis le départ des animateurs historiques du studio, jettent le trouble chez Disney. L'échec de Taram et le Chaudron Magique (1985) symbolise parfaitement les difficultés traversées par la structure durant cette période. Il faudra attendre La Petite Sirène (1989) pour que le studio Disney connaisse un nouvel Âge d'Or dont la fin varie selon les spécialistes ; certains considèrent qu'il se termine avec Le Roi Lion (1994), quand d'autres considèrent qu'il s'achève en même temps que la décennie 1990-1999, avec Tarzan (1999).

Suite à une période difficile durant les années 2000, souvent qualifiée de Traversée du Désert - et qui se caractérise par des hésitations de la part de Disney face à la révolution numérique développée et perfectionnée par Pixar -, Disney connaît un troisième Âge d'Or débutant avec Raiponce (2011) et prenant fin avec La Reine des Neiges 2 (2019). Plusieurs des longs-métrages de la décennie 2010-2019 dépassent le milliard de dollars au box-office et Disney remportent plusieurs Oscars du meilleur film d'animation.

Malheureusement, la situation sanitaire du début des années 2020 et le lancement de Disney+ en 2019 vont mettre fin de manière brutale à cet âge d'or. Raya et le Dernier Dragon (2021) suscite l'indifférence du public, Encanto: La Fantastique famille Madrigal (2021) ne remporte que 200 millions de dollars au box-office en dépit de critiques encourageantes (le film remportera l'Oscar du meilleur film d'animation), Avalonia: L'Étrange Voyage (2022) passe sous les radars et récolte quelques avis très mitigés, et Wish: Asha et la Bonne Étoile est un échec ô combien symbolique puisqu'au lieu d'être le film événement du centenaire de Disney, il ne parvient pas à se rembourser au box-office et obtient des critiques très négatives.

Seul film de l'actuelle décennie à avoir dépassé le milliard de dollars au box-office, Vaiana 2 a convaincu Disney a produire d'autres suites de ses classiques d'animation ayant le mieux marché. Sont d'ors et déjà prévus Zootopie 2, annoncé pour novembre 2025, ainsi que La Reine des Neiges 3 et La Reine des Neiges 4. (Le programme complet du groupe jusqu'en 2029 est disponible ici.) Disney est-il condamné à se reposer sur ses succès les plus récents ? Si certains spectateurs craignent la fin de l'originalité chez le studio aux grandes oreilles, Disney vient de faire une annonce extrêmement rassurante sur l'avenir de sa filière animation.

En effet, à l'occasion du Festival du Film d'Animation d'Annecy, qui se tient actuellement, Disney a officiellement annoncé, par la voix de Jared Bush - directeur artistique de Walt Disney Animation Studios et réalisateur de Zootopie 2 - que le cinéaste Ron Clements sortait de sa retraite et faisait son grand retour dans le studio aux grandes oreilles. En écrivant et en co-réalisant Basil, détective privé (1986), La Petite Sirène (1989), Aladdin (1992), Hercule (1997), La Planète au Trésor (2002), La Princesse et la Grenouille (2009) et Vaiana (2016), Ron Clements est l'un des principaux artisans du deuxième et du troisième Âge d'Or de Disney.

Selon un communiqué publié par The Walt Disney Company France, faisant suite au panel de Jared Bush et Pete Docter (directeur artistique du studio Pixar, largement mis à l'honneur) à Annecy, Ron Clements revient pour "officier désormais en tant que conseiller". Sa mission sera d'apporter son expérience à la nouvelle génération de réalisateurs et de scénaristes afin de les guider dans la production des prochaines oeuvres du studio Disney. Si donc Ron Clements n'a pas de rôle directif au sein de Walt Disney Animation Studios, la volonté du groupe américain est bien de retrouver son prestige d'antan en se reconnectant avec son public nostalgique de l'Âge d'Or des années 1990.