Il y a presque deux mois, Opella, la filiale détentrice du Doliprane, est passée sous le contrôle du fonds américain CD&R. Elle s'est tout de même engagée à continuer à faire tourner la machine du Doliprane en France, sur les sites de Lisieux et de Compiègne.

Cela ne change rien pour les consommateurs français. Alors qu'Opella HealthCare, qui détient le Doliprane, a été rachetée par le fonds d'investissement CD&R, et est donc passée sous pavillon américain, la production de l'antidouleur star de l'automédication va rester française. «Je tiens à rassurer tous les Français sur le fait que Doliprane reste une marque emblématique française», assure la nouvelle patronne d'Opella France, Ségolène de Marsac, relayée par Franceinfo, qui affirme que «Doliprane reste produit en France, à Lisieux et à Compiègne».

«95% des volumes de Doliprane sont dédiés à la France. Donc vous voyez que c'est quasiment la totalité des volumes de Doliprane qui sont disponibles pour la France», a-t-elle avoué. En effet, au sein du site Opella de Compiègne, onze boîtes de Doliprane sont produites à la seconde. Un million en sont produites chaque jour en comptant la productivité de l'autre site français situé à Lisieux, dans le Calvados.

Sanofi s'était engagé à se fournir en paracétamol auprès d'un fabricant français.

De plus, la souveraineté sanitaire française ne va pas s'évaporer de ce pas. Sanofi, qui a vendu la moitié de sa filiale au fonds de pension américain CD&R, s'était engagée à se fournir en paracétamol, la matière première du Doliprane, auprès d'un nouveau fabricant français. Ainsi, Sequens va ouvrir une usine en Isère. «Nous allons nous approvisionner dès que Sequens pourra nous fournir à une hauteur pour commencer à peu près 25 à 30 %, mais qui pourra évoluer de manière beaucoup plus élevée dans le futur», déclare Rafik Amrane, directeur des opérations industrielles d'Opella.

L'approvisionnement ne se fera toutefois pas dans son intégralité chez Sequens pour deux raisons. «Nous avons besoin de différents types de paracétamol pour pouvoir produire nos différentes formules de Doliprane, que ce soit solide, liquide ou autre», justifie le responsable industriel, avant d'ajouter : «si on veut assurer l'approvisionnement en Doliprane des Français sans rupture d'approvisionnement, il faut qu'on essaye d'éviter de mettre tous nos œufs dans le même panier».