Le 1er février dernier, National Geographic a dévoilé qu'une cité maya dormait dans la jungle du nord du Guatemala. Pendant des siècles, la végétation avait recouvert la région de El Petén, située à la frontière entre le Mexique et le Belize. Il s'agit ici d'une ancienne mégalopole maya qui s'étend sur au moins 2000 km2 et dans laquelle on peut trouver soixante mille bâtiments dont une pyramide haute de 30 mètres !

Cette découverte est le fruit du travail de deux années de la fondation PACUNAM. Au départ, l'équipe de chercheurs avait pour but de découvrir des systèmes souterrains qui reviennent régulièrement dans les histoires des Mayas. Jusqu'à maintenant, leur existence n'avait jamais pu être prouvée.

La technologie au service de l'archéologie

Pour parvenir à mettre à jour cette incroyable cité maya, les scientifiques ont eu recours à une large palette d'outils technologiques. Ainsi, ils ont utilisé des matériels de détection et de télémétrie par ondes lumineuses appelée LiDAR (Light detection and ranging). Cette technologie "révolutionne l'archéologie de la même manière que le télescope Hubble a révolutionné l'astronomie" comme le déclare Francisco Estrada-Belli de l'université de Tulane.

Une civilisation bien plus développée qu'on ne l'imaginait.

Les ruines retrouvées montrent que la société maya qui vivait dans ces lieux était une société moderne, densément peuplée et très organisée comme l'explique l'archéologue Thomas Garrison, un des auteurs de cette recherche. Effectivement, à l'apogée de cette civilisation, entre 250 et 950 après notre ère, les mayas ont connu une période faste. Cette civilisation était particulièrement moderne bien loin de la représentation que nous autres, occidentaux, pouvions avoir jusqu'à présent des civilisations vivant sous les tropiques.

D'après les premiers résultats de l'étude, la cité devait être composée de 60 000 maisons, palaces, chaussées et pyramides. Notamment une pyramide de 30 mètres de haut qui avait d'abord été considérée comme une colline naturelle. Selon les estimations, elle aurait été peuplée d'à peut près 10 millions d'habitants vivant sur une superficie de 2000 km2. De plus, la mégalopole bénéficiait d'un important réseau de routes et des canaux avec fosses et des murs étendus jusqu'à 14 kilomètres. Les chercheurs pensent que cette civilisation devait jouir d'une agriculture intensive comme en témoignent les traces des systèmes d'irrigation.

https://www.youtube.com/watch?v=w9Bx04Oenxc

L'étude va se poursuivre sur trois ans et elle devrait apporter aux archéologues des détails plus nets de cette zone. National Geographic proposera un documentaire sur ces recherches le 4 mars prochain.