Annonce ToutSurTout

Bienvenue sur toutsurtout.biz

Radio TST

Si vous souhaitez participer vous aussi aux discussions sur le forum, il faut vous inscrire ou vous identifier.

Le Thème TST Printemps est maintenant en place.

Les inscriptions sont actuellement OUVERTES.

Message 1 Discussion postée le 14-02-2018 à 11:04:17

El Roslino
Avatar de El Roslino


Titre: VIP
Avancement: Niveau 5
Lieu: U.S.A
Date d'inscription: 07-07-2016
Messages: 30 886
Site web

Lait contaminé : les plaintes pour négligence se multiplient

https://www.world-lolo.com/images/uploads/image.num1518602139.of.world-lolo.com.jpg



Alors que la direction générale de l'alimentation a accusé mardi Lactalis de ne pas avoir signalé un cas de contamination à la salmonelle en 2011, l'association Foodwatch dépose plainte ce mercredi pour douze infractions mettant en cause le fabricant de laits infantiles, la grande distribution, un laboratoire et les autorités.

Après une légère accalmie médiatique, l'affaire du lait contaminé à la salmonelle produit dans l'usine de Craon de Lactalis est de nouveau sous les projecteurs. L'association de consommateurs Foodwatch, spécialisée dans les questions d'alimentation, annonce ce mercredi dans un communiqué qu'elle va à son tour porter plainte pour douze infractions mettant en cause le fabricant de laits infantiles, la grande distribution, un laboratoire et les autorités.

«Les législations tant européennes que françaises font peser de nombreuses obligations sur tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Producteurs, distributeurs, laboratoire et bien sûr autorités publiques ne pouvaient les ignorer. Et pourtant, ils ont fait preuve de négligence», dénonce Karine Jacquemart, sa directrice.

Dans sa plainte, Foodwatch estime que «ces différents intervenants ont méconnu leurs obligations en matière de prévention des risques sanitaires» mais aussi «dans la gestion particulièrement défaillante» de la crise provoquée par la découverte de salmonelle dans des laits infantiles produits par Lactalis. Sept familles se sont associées à cette plainte - officiellement déposée contre X - qui vient s'ajouter à au moins une douzaine de plaintes déjà enregistrées au pôle santé publique du parquet de Paris, chargées de les centraliser dans le cadre d'une enquête pour «blessures involontaires» et «mise en danger de la vie d'autrui» ouverte le 22 décembre.

Les douze infractions ciblées par l'association relèvent de dispositions très spécialisées du code rural et du code de la consommation. Elles vont de la mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé à l'inexécution d'une procédure de retrait ou de rappel d'un produit, en passant par la tromperie aggravée et la mise en danger d'autrui ou encore l'exportation vers un pays tiers à l'Union européenne d'une denrée alimentaire préjudiciable à la santé.

En outre, d'après France Info, 30 nouvelles familles vont porter plainte jeudi pour «mise en danger de la vie d'autrui» et «blessures involontaires». Et une autre famille a récemment porté plainte pour «escroquerie» - une première - auprès du procureur de la République de Bobigny en Seine-Saint-Denis, révèle Le Point.

Test positif non transmis.

Ces nouvelles plaintes surviennent alors que la direction générale de l'alimentation (DGAL), organisme rattaché au ministère de l'Agriculture, a mis en doute mardi la transparence de l'entreprise de production laitière.

Auditionné par les commissions des affaires économiques et sociales du Sénat, son directeur a déclaré que l'entreprise productrice de lait n'avait pas transmis les résultats d'autocontrôles positifs à la salmonelle de son usine de Craon, lors des diverses inspections menées ces dernières années par les services sanitaires.

«Ce que l'on constate, c'est qu'il y a un décalage entre les éléments donnés au niveau de l'inspection et ce qu'on a pu récupérer comme autocontrôles suite à la crise», a affirmé Patrick Dehaumont son directeur précisant que «des Salmonella Agona avaient été trouvées en 2009, 2014, une sur des produits en 2011, et d'autres sérotypes en 2013 et 2014.»

«Au-delà du fait que ça n'ait pas été transmis, ce qui est dommage, c'est qu'il n'y ait pas eu un questionnement au niveau de l'entreprise sur le fait que c'était quand même étonnant de retrouver une salmonella agona à plusieurs reprises au fil des années, alors qu'on l'avait trouvée en 2005», a-t-il ajouté, précisant qu'il y avait eu au total 16 interventions en dix ans.

Les entreprises du secteur agroalimentaire sont tenues de communiquer les autocontrôles positifs seulement pour des produits qui ont déjà été mis sur le marché. «Donc un produit qui n'est pas mis sur le marché ou un contrôle d'environnement n'a pas à être notifié», a précisé Patrick Dehaumont. «Il n'y a pas forcement faute à ce niveau-là». Dans le jargon administratif et sanitaire de l'industrie agroalimentaire, une salmonelle retrouvée «dans l'environnement» signifie qu'elle pouvait être sur un mur, un parquet ou un outil, mais pas dans l'aliment fabriqué lui-même.

Dans une interview au quotidien Les Échos, Emmanuel Besnier, PDG du géant laitier, affirmait d'ailleurs qu'avant le 1er décembre, date du premier rappel de lots de lait infantile suite à la contamination de bébés, l'entreprise n'avait «pas les éléments nous permettant de dire cela.

Pas de problème non plus. Les analyses sur les produits finis étaient conformes aux exigences sanitaires.» Le patron mettait en doute la «sensibilité des tests». «Nous avons beaucoup de mal à comprendre comment 16.000 analyses réalisées en 2017 ont pu ne rien révéler», soulignait-il.

Pour le directeur de l'institut de l'alimentation, l'affaire Lactalis pèse sur la réputation de la filière laitière française à l'étranger. «Je ne vous cache pas que l'affaire Lactalis nous pose quelques difficultés. Je pense notamment au marché chinois, puisque les autorités chinoises nous demandent des comptes et c'est bien normal(...)».

«Ça met à mal une filière française qui était réputée comme une filière d'excellence», a-t-il ajouté. Au total, selon l'Institut Pasteur, plus de 200 bébés ont été contaminés à la Salmonella Agona depuis 2005, dont 38 entre la mi-août et décembre 2017, qui font l'objet de plaintes, 25 entre 2006 et 2017 et 141 in 2005 (avant le rachat du site de Craon par Lactalis).