Des astronomes s'amusent à chercher des planètes existant bien au-delà de notre Voie Lactée, mais l'un de leur passe-temps favori est de percer les mystères de la Lune et de débattre sur ses origines. Sarah Stewart et Simon Lock, deux diplômés d'Harvard et de l'université de Californie ont émis l'hypothèse que la Lune serait née à l'intérieur d'un gigantesque nuage de roches vaporisées, avant qu'il ne se condense pour former la Terre. Ils appellent ce phénomène la synésie (synestia).

La Lune et la Terre nées au sein d'une synésie.

Plusieurs théories ont émergé au fil des années concernant les origines de la Lune. La plus probable remonte à 1975, lorsque des scientifiques pensèrent qu'une collision se serait produite il y a des milliards d'années entre la Terre et un autre objet de la taille de Mars, prénommé Théia. Cette collision aurait entrainé l'éjection d'une énorme quantité de matière, provoquant la naissance à la Lune. Néanmoins, des chercheurs de l'université de Californie et d'Harvard ont présenté une nouvelle théorie, publiée dans le Journal de recherches géophysiques (Journal of Geophysical Research : Planets). Sarah Stewart et Simon Lock présentent un nouveau concept astronomique, la synésie, qui se produit lorsque plusieurs objets de la taille d'une planète se brisent les uns contres les autres. L'impact engendre ainsi une masse rocheuse fondue et vaporisée à l'apparence d'un beignet en rotation, dont la durée est estimée entre 100 et 200 ans, qui rétrécit rapidement au fur et à mesure qu'elle perd de la chaleur.

Notre modèle commence par une collision qui forme une synésie. La Lune se forme ainsi à l'intérieur de cette Terre vaporisée, à des températures de quatre à six milles degrés Fahrenheit, et à travers des dizaines de pressions atmosphériques.

En d'autres termes, lorsque cette synésie terrestre s'est produite, des morceaux de roches fondues en orbite auraient engendré la formation d'une graine lunaire. A mesure que la synésie a commencé à rétrécir pour former la Terre, cette roche aurait pris la forme d'une proto-Lune. Cette théorie explique pourquoi notre satellite naturel présente des caractéristiques similaires à celle de la Terre, mais aussi pourquoi elle est dépourvue de certains éléments (potassium, zinc et sodium par exemple), en raison des températures extrêmes produites au sein de la synésie.

Stewart et Lock émettent l'hypothèse que la Terre et beaucoup d'autres planètes rocheuses sont nées de cette façon. Cependant, bien que cela soit possible, les astronomes n'ont pour l'instant jamais réellement vu une telle chose se produire.