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Message 1 Discussion postée le 12-04-2018 à 10:42:21

El Roslino
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Un jour les robots nous eteindront

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Qui s'est déjà frotté à un ordinateur aux échecs en a fait l'amère expérience: le saligaud est implacable. Pas moyen de l'embrouiller entre deux coups, de la lui faire à l'envers.

Au milieu des années 1990, Garry Kasparov avait lui-même été mis au défi par le «Deep Blue» d'IBM, la machine (700 kg) poussant le Maître (76 kg à l'époque) dans ses derniers retranchements.

On vivait alors l'âge de bronze de l'informatique, et déjà le fantasme - ou serait-ce la hantise? - de voir la créature rejoindre le Créateur en devenant à son tour créatrice d'une intelligence supérieure, bien qu'artificielle, se faisait tangible.

La mobilité comme limite.

Depuis, le développement des robots intelligents a chevauché le tire-fesses d'une courbe exponentielle. Avec toujours le sport au centre de ses réflexions mécaniques: les prouesses physiques de l'homme comme étalon de mesure de celles de la machine.

C'est ainsi du mouvement typique du poignet du basketteur - «follow through» en version originale - dont se sont inspirés les ingénieurs de Toyota au moment d'articuler «CUE».

Ce robot, présenté au Japon fin mars, affiche la réussite ahurissante de 100% au lancer franc. Capable d'une précision parfaite jusqu'à quatre mètres du panier et programmé pour s'améliorer constamment au travers d'une palette de 200 000 tirs différents, il a fait du petit bois des humains qui se sont frottés à lui.

Calé sur un gabarit (il mesure 190 cm), «CUE» ne peut toutefois pas se déplacer par ses propres moyens, scellé qu'il est à une plateforme renfermant une technologie gardée secrète.

La mobilité: une limite insurmontable, diront certains, un obstacle que le temps se chargera de lever vite fait bien fait, argueront d'autres. «Les questions d'équilibre et d'agilité, dans le cas de robots humanoïdes, sont encore problématiques, admet Florian Glardon, directeur de la Swiss Eurobot, équivalent de la Coupe suisse de robotique. Mais d'ici dix ans, on peut estimer que les robots bipèdes seront capables de se déplacer de manière autonome et fluide sur des terrains de jeu définis.»

Imbattable au marquage.

Aujourd'hui, les robots rendent déjà de bons et loyaux services aux sportifs. Comme «Intelligent One», une machine créée par une compagnie danoise et capable de peindre à elle seule, et sans bavure, l'ensemble des lignes blanches d'un terrain de football sur une pelouse vierge et ce, en moins de trente minutes.

Imbattable. Ou encore le «Mobile Virtual Player», conçu pour le football américain par les étudiants de l'Université de Darthmouth aux États-Unis.

Ce robot, capable d'atteindre une vitesse de croisière de 35 km/h et rembourré de coussins, est utilisé lors des séances de plaquage, remplaçant le sparring partner et réduisant de fait drastiquement le nombre de blessures lors des exercices. Il est déjà utilisé par une dizaine d'équipes de NFL.

Mais les robots ne veulent plus seulement servir de compagnons de circonstance aux humains. Ils ambitionnent, à l'image de «CUE», de leur tenir la dragée haute: la machine lançait déjà des balles au tennisman, désormais elle veut aussi les renvoyer, voire même faire durer l'échange.

«C'est déjà le cas au tennis de table, où la surface de jeu est restreinte, reprend Florian Glardon. Plus le terrain est grand, plus les données se complexifient. Mais, dans le cas de sports individuels où chaque joueur a une zone de jeu prédéfinie, on y arrivera à n'en pas douter. Ce sont les interactions qui sont plus difficiles à gérer.»

A savoir celles des sports collectifs, potentiellement de contact. «Là, ça devient extrêmement complexe, reprend l'expert. Imaginez un robot et un homme au coude-à-coude. Comment éviter que la machine ne blesse l'homme par inadvertance ? Comment réagirait-elle face à l'aléatoire du comportement humain ?»

Ils n'ont pas d'éthique.

Depuis 1997, la RobotCup se tient chaque année au niveau mondial. À son lancement, le slogan voulait que, d'ici 2050, une équipe de robots soit capable d'affronter et de battre des humains au football. «Il y a plusieurs catégories, détaille Florian Glardon.

Les robots humanoïdes sont encore empruntés au moment de se déplacer. Par contre, les robots qui se déplacent sur quatre roues, par exemple, sont déjà très vifs. D'ici 30 ans, ils devraient avoir fait des progrès significatifs.»

Reste à savoir si un jour les robots pourront carrément se passer des hommes pour assurer le spectacle. «Ma conviction est celle-ci: plus des décisions sont basées sur la puissance de calcul, plus nos valeurs morales d'êtres humains gagnent en importance, écrit le philosophe Jochanan Eynikel dans «Les robots aux commandes».

À moins que les robots ne développent un jour une conscience par eux-mêmes - ce en quoi je ne crois pas - les machines n'auront jamais d'éthique.»

Créer pour se sentir vivant, une vieille marotte. Comme au firmament de la chapelle Sixtine, où Dieu donne vie à Adam en l'effleurant du doigt, à moins que ce ne soit le contraire.