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Le jeune homme de 26 ans a eu la main arrachée en ramassant une grenade lors d'une manifestation samedi 8 décembre.
Depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes, près d'un millier de personnes ont été blessées en France. Parmi les 264 comptabilisées samedi 8 décembre, Antoine, un Bayonnais de 26 ans, se confie à France Inter. Le jeune homme a eu la main arrachée en ramassant une grenade lors de heurts entre policiers et manifestants à Bordeaux. Il a annoncé son intention de porter plainte.
"Je suis effaré, halluciné par la violence avec laquelle ils (les policiers, NDLR) répondent à des œufs et des cailloux en face, en envoyant des explosifs", déplore-t-il.
Selon deux journalistes de l'AFP qui ont assisté à la scène, les projectiles lancés contre les forces de l'ordre ne consistaient pas uniquement en "œufs" et "cailloux". Ils ont ainsi pu voir durant les affrontements que quelque 200 manifestants venus en découdre lançaient des pavés déterrés dans une petite rue adjacente, des fusées d'artifice, des fumigènes, de la peinture, des aérosols, des balles de plomb, des cartouches de fusil et aussi des bombes artisanales d'acide.
"Et le truc explose, ma main explose."
"Il y avait un feu au niveau du tram (à la station) Hôtel de Ville, j'ai essayé de voir ce qui se passait et là, un truc roule à mes pieds. Je n'ai pas réfléchi, je ne savais pas ce que c'était, je décide de le prendre à la main et de le relancer. Et le truc explose, ma main explose", raconte Antoine.
"Ils ne peuvent pas nous envoyer ça dans la gueule, nous on n'est pas armés, au mieux les gars ils ont des masques à gaz ou des lunettes de plongée, ils se débrouillent comme ils peuvent pour s'armer contre des gens en face qui ont des gilets [pare-balles], des casques et des matraques, des boucliers et des lance-grenades, dit-il encore. Je savais qu'ils avaient des Flash-Ball et des lacrymos mais ça je n'imaginais même pas qu'ils avaient ça. C'est horrible."
Le manifestant, qui assure que c'était la première fois qu'il se joignait aux gilets jaunes, a probablement ramassé une grenade GLI-F4, utilisée par les forces de l'ordre.
L'usage de ces grenades lacrymogènes assourdissantes, qui contiennent une charge de TNT, a été critiqué la semaine dernière par un collectif d'avocats, qui ont demandé au Premier ministre Édouard Philippe de les interdire. Plusieurs victimes, blessées à Paris lors des journées de mobilisation des gilets jaunes, ont aussi décidé de porter plainte contre X.
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