Un rapport de l'association Halte à l'obsolescence programmée (Hop) met en lumière la durée de vie en baisse des lave-linge en France, qui a baissé de 30 % en huit ans, entre 2010 et 2018. En cause : le manque d'entretien et la mauvaise volonté des concepteurs.

La durée de vie de nos lave-linge ne cesse de se réduire, rapporte l'association Hop, qui dénonce l'obsolescence programmée des appareils ménagers. L'étude, sortie ce lundi 23 septembre, a été menée avec la start-up Murfy, spécialisée dans la réparation à domicile d'électroménager.

Elle montre que la durée de vie des lave-linge est passée de 10 ans en 2010 à 7 ans en 2018, soit une baisse de 30 %. Cette évolution entraîne une hausse de prix pour le client, allant jusqu'à 15 € de plus par an.

Pièces inaccessibles, prix exorbitants.

Si la majorité des pannes viennent d'un manque d'entretien de la part des consommateurs, les concepteurs rendraient de plus en plus dure la réparation des lave-linge. Le rapport dénonce « l'inaccessibilité, la conception et le prix exorbitant de certaines pièces essentielles au bon fonctionnement de l'appareil et même des pièces d'usure (cartes électroniques, roulements et charbons moteurs) ». Hop soupçonne plusieurs marques de rendre de façon intentionnelle leurs machines irréparables.

Le rapport souligne que « 30 % des pannes sont dues à la carte électronique. » Le coût moyen d'une carte électronique est de 200 €.

Un coût écologique « insupportable ».

L'association dénonce les conséquences écologiques de cette tendance et rappelle que l'empreinte écologique du lave-linge à la construction en CO2 équivaut à un aller-retour Paris Toulouse en avion. Laëtitia Vasseur, Déléguée générale et cofondatrice de HOP, commente : « L'obsolescence représente un coût insupportable pour le consommateur comme pour l'environnement. »

En France, 2 700 000 nouvelles machines sont vendues chaque année et 97 % des Français en possèdent une.

Un projet de loi discuté demain.

La sortie du rapport coïncide avec les discussions politiques sur la question du gaspillage chez les industriels. Demain, mardi 24 septembre, le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l'économie sera débattu au Sénat. Il compte quatre grandes orientations : mettre fin au gaspillage pour préserver les ressources naturelles, mobiliser les industriels pour transformer les modes de production, renforcer l'information du consommateur et améliorer la collecte des déchets et lutter contre les dépôts sauvages.