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Message 1 Discussion postée le 24-09-2019 à 10:24:37

El Roslino
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Macron et le piège de la baisse d'impôts

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Quand un pays baisse les impôts, il doit avoir plus de croissance, ou moins de dépenses publiques, ou davantage de déficit. Grâce aux taux d'intérêt très bas, Emmanuel Macron devrait échapper à cette loi d'airain.

C'est Noël en septembre. Promis juré, les impôts fondent. Les Français devraient en payer  9 milliards d'euros de moins l'an prochain. S'il était plus âgé, le fringant ministre des comptes publics Gérald Darmanin vanterait sans doute un cadeau de plus de 60 milliards de francs, voire de 6.000 milliards d'anciens francs. En attendant,  il fait miroiter « la plus grosse baisse d'impôt qu'un gouvernement de la Ve République ait réalisée, soit 27 milliards d'euros de baisse dans ce quinquennat. » C'est-Noël !

Tuvalu, Libye et Norvège.

Il faut évidemment s'en réjouir. Ces baisses d'impôts vont soutenir le pouvoir d'achat et une croissance qui n'est pas bien flambante. Mais il faut aussi s'interroger. Car, depuis plus de trente ans, les gouvernements français ne cessent de baisser les impôts. Malgré ces efforts louables, la France a des recettes publiques qui absorbent encore aujourd'hui plus de la moitié de son PIB (52,4 %, selon le FMI, après un pic à 53,8 % en 2017). Dans le monde, seuls une poignée de pays font plus, dont les îles Tuvalu, la Libye et la Norvège, riche de l'argent du pétrole.

9 milliards d'impôts en moins en 2020.

Interview de Gérald Darmanin (« Le Parisien »).

Jacques Chirac avait lancé le mouvement de baisse en 1986, en remportant les élections législatives sur un programme emprunté à Ronald Reagan et à Margaret Thatcher. Devenu Premier ministre, il baisse l'impôt sur les sociétés, supprime la tranche marginale supérieure de l'impôt sur le revenu à 65 % et annule l'impôt sur la fortune créé par les socialistes cinq ans plus tôt. Une annulation qui aurait provoqué, selon lui, sa défaite à l'élection présidentielle de 1988.

D'autres Premiers ministres ont baissé les impôts,  en particulier sur le revenu  : Edouard Balladur, Lionel Jospin poussé par Laurent Fabius, Jean-Pierre Raffarin, Dominique de Villepin... Quand il est élu président en 2007, Nicolas Sarkozy entame son quinquennat en allégeant la pression fiscale, répétant qu'il n'a « pas été élu pour augmenter les impôts ».

Politique du rabot.

Le problème, c'est que la baisse d'impôts fait rentrer moins d'argent dans les caisses de l'Etat. Face à cette baisse, il y a trois amortisseurs. Le premier, c'est une croissance plus forte qui fait rentrer davantage d'argent. Les gouvernements se sont d'ailleurs montrés généreux juste après les pics conjoncturels comme ceux de 2000 ou 2017. Mais, au-delà des hauts et des bas, la croissance tend à ralentir au fil des décennies. Les politiques « structurelles » de soutien de l'activité, passant par des baisses d'impôts ou d'autres outils, sont difficiles à réussir et il faut souvent des années pour que leurs effets s'épanouissent.

Le deuxième amortisseur, c'est la hausse du déficit public. Mais, dans un monde où les Etats empruntent sur les marchés, cette solution a ses limites. La zone euro a de plus, en principe, des règles restrictives sur le sujet, alors que la France a déjà le déficit le plus élevé des pays de l'euro.

Le troisième amortisseur, c'est la baisse de la dépense publique. Mais, dans un pays qui a construit son identité nationale autour de l'Etat, il est très difficile de toucher aux contours de l'administration. Voilà pourquoi tous les gouvernements pratiquent l'un après l'autre la politique du rabot tout en promettant une réforme profonde de l'Etat qui ne vient jamais. Voilà pourquoi le gouvernement actuel veut plutôt réduire les dépenses sociales (assurance-chômage, pensions de retraite, allocation logement, etc.). Des réductions parfois justifiables... et néanmoins souvent très coûteuses politiquement.

Calmer la colère sociale.

Faute d'amortisseurs efficaces, les gouvernements français sont donc obligés de remonter ensuite la pression fiscale. Nicolas Sarkozy s'y était résolu la mort dans l'âme après avoir longtemps résisté. Il a perdu l'élection de 2012. En gourmet de l'impôt, François Hollande y était allé joyeusement, assénant un coup de massue fiscale dont la France a mis des années à se remettre. Il n'a même pas osé se présenter à l'élection de 2017.

Emmanuel Macron semble pris à son tour dans le piège de la baisse d'impôt. Candidat, il avait promis la suppression de la taxe d'habitation, la restriction de l'impôt sur la fortune à l'immobilier, un allégement de la fiscalité sur les revenus du capital.

Elu, il en a rajouté pour calmer la colère sociale. Dans le même temps, il a renoncé à toute réforme d'ampleur de l'Etat, abandonnant notamment la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires. Et il peut difficilement tabler sur une franche accélération de la croissance d'ici à l'élection présidentielle de 2022. Ses réformes auront peut-être un effet positif, mais l'économie mondiale est en plein trouble.

Une dette publique sans limite ?

« Il est ridicule de se priver d'investissements publics. »

Le président devrait donc être condamné à relever bientôt les impôts pour rééquilibrer les finances publiques. Mais il pourrait en réalité profiter de deux changements. D'abord, la seule dépense publique qui ne dépend pas de l'action de l'Etat baisse fortement : c'est  la charge de la dette . Avec des taux d'intérêt très bas,  elle devrait tomber à 34 milliards d'euros en 2020 contre 39 milliards prévus. « Elle pourrait même disparaître dans quelques années si la BCE continue dans cette voie », ironise l'un des meilleurs experts du sujet.

Ensuite,  le regard sur les finances publiques change . Si l'Etat gagne de l'argent en empruntant à taux négatif, difficile de lui dire de ne pas emprunter davantage. Finalement, Emmanuel Macron a de la chance. Pourvu qu'il s'en serve pour investir dans l'avenir et non pour préserver le passé...

 

Message 2 Réponse postée le 24-09-2019 à 10:26:24

El Roslino
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Re: Macron et le piège de la baisse d'impôts

prof C'est bizarre, lorsqu'on écoute les gens, personne n'a voté pour Macron, en effet, comme pour Hollande, les bulletins sont allés tout seul dans l'Urne, comme par magie, c'est fou, non ?