Une vidéo sur les réseaux sociaux sous-entend que le confinement n'est pas respecté à Saint-Denis. Or, sur la vidéo, 90% des personnes font leurs courses ou attendent le tram.

« Le déconfinement à la gare de Saint-Denis avec un mois d'avance ». C'est ainsi qu'est présentée, sur les réseaux sociaux, une vidéo tournée mardi 14 avril à proximité de la gare de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et relayée sur les réseaux sociaux. Sur les images, des dizaines de personnes sont présentes, laissant penser à un non-respect des mesures de confinement mises en place pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.

https://twitter.com/houari_guermat/stat … 2776814592

Une rue commerçante.

Sauf qu'en réalité, la vidéo est sortie de son contexte par son auteur, Houari Guermat, candidat aux municipales . S'il y a bien de nombreuses personnes sur la vidéo, leur présence a une explication. « Si l'on regarde attentivement la vidéo, 90% des personnes présentes attendent le tram ou font la queue pour un commerce« , indique la municipalité de Saint-Denis.

La vidéo a été tournée rue Auguste Delaune, une rue de la ville comprenant de nombreux commerces de bouche. « La rue est une rue très passante. La vidéo n'est pas représentative de la ville », commente la municipalité qui rappelle également qu'à Saint-Denis « de nombreuses personnes continuent de devoir se rendre au travail ».

7% des personnes contrôlées verbalisées.

Selon la Ville, le confinement est globalement bien respecté à Saint-Denis. En témoigne les chiffres des contrôles d'attestations opérés par la police municipale de Saint-Denis entre le 22 mars et le mardi 14 avril. Sur les 11 506 contrôles, 883 ont donné lieu à des verbalisations.

Autrement dit, 7% des personnes contrôlées ont été verbalisées. A titre de comparaison, Rémy Heitz, le procureur de la République, annonçait le 31 mars dernier 25 000 amendes sur 303 000 contrôles à Paris. Ainsi 8% des personnes contrôlées à Paris étaient en défaut d'attestation.

Si le non-respect du confinement était dans un premier temps avancé comme explication du fort taux de mortalité en Seine-Saint-Denis, celle-ci a rapidement été démentie. Lors d'une conférence de presse tenue jeudi 9 avril, le préfet de Seine-Saint-Denis expliquait que le confinement était « globalement bien respecté » dans le département. Selon Stéphane Troussel, président du département, la surmortalité est avant tout expliqué par la présence d'une forte précarité sur le territoire.