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El Roslino
Le lanceur d'alerte fustige les dernières mesures de tracking décidées dans le cadre de la crise sanitaire.
Avec la pandémie de coronavirus, la tentation est grande de renforcer la surveillance des citoyens pour éviter une propagation de la maladie. C'est notamment le cas dans certains pays d'Asie comme à Taïwan où les déplacements des personnes placées en quarantaine sont suivis par le biais de leurs smartphones. Une technique semble-t-il efficace puisque le COVID-19 n'aurait tué que six personnes dans le pays.
La ville de Moscou a opéré le même type de choix en contraignant ses 12 millions d'habitants à installer une application de tracking sur leurs téléphones.
« Ce qui est construit en ce moment, c'est l'architecture de l'oppression. »
En Europe et aux États-Unis, des mesures sont aussi prises, mais elles sont un peu plus limitées en raison de préoccupations liées au respect des libertés et de la vie privée. Les principaux opérateurs de télécoms du continent ont ainsi accepté de fournir les données de géolocalisation anonymisées de leurs utilisateurs à la Commission européenne. Quant à Google et Apple, ils viennent d'annoncer un effort conjoint pour permettre le suivi numérique des individus ayant été à proximité de personnes contaminées.
Ces initiatives déplaisent très fortement à Edward Snowden qui l'a fait savoir à l'occasion d'une interview donnée dans le cadre du Festival du film documentaire de Copenhague. Selon lui, ces mesures d'urgence décidées pour répondre à une situation de crise risquent bien de ne jamais disparaître :
Croyez-vous vraiment que lorsque la première vague, la deuxième vague, la 16e vague du coronavirus seront depuis longtemps oubliées, ces moyens mis en œuvre ne seront pas conservés ? Que les données récoltées ne seront pas conservées ? Quelle que soit la façon dont elles sont utilisées aujourd'hui, ce qui est construit en ce moment, c'est l'architecture de l'oppression.
Lors d'un entretien accordé à Vice, le lanceur d'alerte a également affirmé que les données de géolocalisation ne peuvent pas être anonymisées de manière suffisante pour une masse aussi énorme de personnes. Il se demande aussi qui va bien pouvoir contrôler que le fonctionnement de ces systèmes s'effectue de manière éthique et sans aucun débordement.
Enfin, même si les dirigeants actuels n'ont pas tous de mauvaise intentions, Edward Snowden souligne qu'un nouveau président pourrait prendre le pouvoir à l'avenir et utiliser ces données de manière malveillante.
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