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Message 1 Discussion postée le 24-09-2020 à 14:48:52

El Roslino
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Qu'est-ce que le scandale du Watergate ?

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Le complexe immobilier du Watergate, abritant appartements de luxe, bureaux et hôtels © National Archives and Records Administration.



Donald Trump a limogé, ce mercredi 10 mai, le directeur de la police fédérale (FBI). La raison ? Il semblerait bien que ce dernier supervisait une enquête qui avait le don d'exaspérer le nouveau Président des Etats-Unis. En effet, celle-ci pourrait le concerner directement et mettre en lumière le rôle joué par la Russie dans son élection. L'opposition démocrate dénonce cette décision arbitraire, quand certains républicains s'interrogent. Un nouveau scandale Watergate à la Maison-Blanche ? Revenons en arrière.

Juin 1972, deux reporters du Washington Post, Woodward et Bernstein, publient un article sur un cambriolage au parti démocrate. C'est le début d'une affaire d'Etat qui va déboulonner l'homme le plus puissant du monde.

« Cinq hommes impliqués dans un complot visant a mettre sur écoute les bureaux des démocrates. » L'article paru en une du Washington Post, ce dimanche 18 juin 1972, est traité comme un gros fait divers. La nuit précédente, le journal a été appelé pour une histoire de cambriolage au siège national du parti démocrate, établi dans un bloc d'immeubles de Washington nommé Watergate. De permanence à la rédaction, deux journalistes encore novices se chargent de l'affaire : Carl Bernstein, 28 ans, et Bob Woodward, 29 ans. Dès le lendemain, ils relatent ainsi les faits :

« Bien vêtus, les cinq suspects portaient des gants chirurgicaux en caoutchouc et n'étaient pas armés. Ils ont été arrêtés autour de 2 h 30, samedi matin, après avoir été surpris par un policier au sein des quartiers généraux du parti démocrate [ ...]. Les suspects étaient en possession d'un important équipement de photographie et d'instruments de surveillance électronique, capables d'intercepter des conversations standards et des appels téléphoniques. »

Les deux journalistes remarquent un détail qui leur laisse penser qu'un complot bien plus vaste se trame. C'est la présence d'un homme peu banal parmi les suspects :

« Un des cinq hommes arrêtés samedi à l'aube [ ... ] est employé par le Comité pour la réélection du président Nixon (qui appartient au parti républicain, ndlr) en tant que responsable de la sécurité. [ ... ] Le suspect (est un) ancien employé de la CIA, James W. McCord Jr., 53 ans. »

De banal fait divers, l'affaire prend un tour politique car elle mouille indirectement le Président en exercice ! Elu en 1968, le républicain Richard Nixon se présente pour un second mandat à l'élection présidentielle qui doit se tenir dans cinq mois. Le Comité pour la réélection du Président (Creep) est en charge de l'organisation de sa campagne. Pour les journalistes, le lien avec la Maison-Blanche est évident. Ce que dément Nixon, lors d'une conférence de presse du 22 juin 1972 :

« La Maison-Blanche n'est impliquée en aucune manière dans cet incident-là. »

Pas de quoi pour autant freiner le Washington Post, l'un des plus influents médias du moment, spécialisé dans la dénonciation de scandales. Pourtant, les journalistes chargés de l'enquête n'ont pas le profil de grand reporters aguerris. Woodward vient d'arriver à la rédaction et Bernstein a failli se faire virer peu avant. Mais leur ténacité séduit leur hiérarchie. En plus, les deux reporters utilisent des méthodes peu communes.

N'appartenant pas à « l'aristocratie » de la profession, Woodward et Bernstein ont recours à des informateurs inhabituels : secrétaires, femmes de chambre, portiers... Autant de sources que leurs confrères politiques dédaignent. Leur méthode paie, puisque les journalistes découvrent que deux hommes qui ont travaillé pour Nixon à la Maison-Blanche sont impliqués dans l'affaire. Le 1er août 1972, ils font aussi le lien avec un certain Charles Colson, conseiller spécial de Richard Nixon.

« [Le 20 juin dernier], il a été découvert qu'au moins deux des suspects [du cambriolage du Watergate] connaissaient un mystérieux consultant de la Maison-Blanche, E. Howard Hunt Jr., qui a aussitôt disparu de la circulation [ ...]. Au beau milieu de tout ça, l'ex-président du parti démocrate Lawrence F. O'Brien [ ... ] dénonce [ ... ] ce qu'il appelle la « probable implication » d'un conseiller spécial du Président, Charles Colson. C'est Colson qui a recommandé l'embauche de Hunt - lui aussi ancien agent de la CIA et écrivain prolifique - à la Maison-Blanche en tant que consultant. »

« CIA », « mystérieux consultant », « ancien agent » ... Woodward et Bernstein sont sur l'enquête de leur vie, une intrigue digne d'un polar. Pourtant, tout est véridique. Les deux hommes cités (Hunt et Colson), aidés par un troisième, ont guidé les « cambrioleurs » à l'aide de talkies-walkies depuis un hôtel opposé au Watergate. Mais la Maison-Blanche nie encore tout lien. Richard Nixon déclare ainsi à la presse le 29 août 1972 :

« Je ne peux pas dire avec certitude que l'enquête prouve qu'aucun employé de la Maison-Blanche, que personne dans l'administration, n'ait été impliqué dans cet incident bizarre. Mais ce qui est vraiment choquant dans des cas comme celui-là, ce n'est pas le fait que cela se soit produit, parce qu'il arrive que des personnes trop zélées en pleine campagne fassent de mauvaises choses. Ce qui est vraiment néfaste, c'est si vous essayez de les couvrir. »

Déterminés, Woodward et Bernstein portent leur première accusation, le 29 septembre 1972 :

« Selon des sources impliquées dans l'enquête du Watergate, John N. Mitchell, alors qu'il était encore en fonction en tant que ministre de la Justice américain, a contrôlé en personne un fonds secret républicain voué à réunir des informations sur les démocrates. Depuis le printemps 1971, presque un an avant de quitter le ministère de la Justice pour devenir le directeur de campagne du président Nixon le 1er mars, Mitchell a personnellement approuvé des retraits sur le fonds, ont raconté plusieurs sources fiables au Washington Post. »