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El Roslino
L'ancien conseiller de Barack Obama, Robert Malley, envisage, dans une tribune au « Monde », toutes les décisions que le président Donald Trump est susceptible de prendre dans la période de transition « à hauts risques » qui s'ouvre entre les élections américains et l'entrée en fonctions de Joe Biden, le 20 janvier 2021.
L'élection présidentielle aux Etats-Unis - si longue, anormale, angoissante, contestée - est enfin terminée. La présidence Trump, elle, continue. C'est en effet une des nombreuses anomalies du système américain que de prévoir une période de transition de plus de deux mois pendant laquelle l'administration sortante dispose de tous les pouvoirs dont elle jouissait avant le scrutin.
Il n'est pas rare de voir un président, libéré des contraintes politiques, en profiter pour prendre des mesures controversées. C'est pendant cet entre-deux, par exemple, que le président Gerald Ford pardonne à Richard Nixon, son prédécesseur, contraint par le scandale à la démission ; que le président Ronald Reagan entame un dialogue avec l'Organisation de libération de la Palestine, sujet jusque-là tabou ; que George H. W. Bush intervient militairement en Somalie ; ou que Barack Obama laisse adopter par le Conseil de sécurité des Nations unies une résolution déclarant illégales les colonies de peuplement israéliennes. Mais si quasi tous les ex-locataires de la Maison Blanche ont fait usage de cet intervalle, aucun de ces locataires n'était Donald Trump ni ne lui ressemblait.
Passons sur les décisions qu'il est passible de prendre afin soit de se protéger, lui et sa famille, soit de se venger de ceux qui, à ses yeux, l'auraient trahi : pardons présidentiels à répétition ou congédiements en masse de fonctionnaires membres du soi-disant Etat profond.
Marquer de son empreinte l'ordre mondial.
Pour le reste du monde, ce qui importe est que Trump demeurera pendant de longues semaines encore commandant en chef, maître d'œuvre des décisions diplomatiques, des manœuvres militaires et des opérations clandestines.
Au cours de sa présidence, il aura rarement hésité à user de ses prérogatives pour des raisons douteuses : motivations financières (comme ce fut le cas, semble-il, dans ses relations avec la Turquie), politiciennes (sa procédure de destitution est provoquée, rappelons-nous, par sa demande que l'Ukraine coopère dans sa tentative de salir Joe Biden en échange d'une livraison d'armes), ou, tout simplement, vindicatives, mues par le désir de démanteler le legs de son prédécesseur (rejet de l'accord nucléaire avec l'Iran, de l'accord climatique de Paris et bien d'autres encore).
On peut apprécier différemment ses récentes initiatives diplomatiques, à commencer par les accords entre Israël d'une part, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan de l'autre - saluer des normalisations longtemps poursuivies par Washington ou, au contraire, déplorer le fait qu'elles ne font rien pour avancer la paix au Moyen-Orient et tout pour enterrer davantage encore la question palestinienne. Mais nul doute que leur timing reflète un calcul électoral de la part de Trump, impatient de se prouver négociateur hors pair avant le jour du scrutin.
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