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El Roslino
Vue d'artiste du satellite Taranis scrutant un « événement lumineux transitoire ».
L'engin, lancé dans la nuit du 16 au 17 novembre depuis Kourou, devait tenter de mieux cerner l'origine d'« événements lumineux transitoires » qui surviennent fugacement au-dessus des orages.
Il y a la foudre. Les nuages. Et, au-dessus, occupant les couches supérieures de l'atmosphère jusqu'au niveau de l'ionosphère, d'étranges flashs rouges ou bleus capables d'irradier le ciel sur des dizaines voire des centaines de kilomètres. Baptisés « sprites » en anglais (« sylphes » ou « farfadets »), « elfes » ou encore « jets », ces divers « événements lumineux transitoires » (TLE) n'étaient pas connus voici trente ans. Ils sont associés aux orages et étaient, avec les bouffées de rayonnement gamma d'origine terrestre (TGF pour terrestrial gamma ray flashes) - elles aussi mises au jour récemment -, dans la ligne de mire de la mission Taranis, du Centre national d'études spatiales (CNES).
Malheureusement, le satellite a été déclaré perdu par Arianespace, quelques minutes après son lancement par une fusée Vega depuis la base de Kourou (Guyane), dans la nuit du 16 au 17 novembre.
Vega devait aussi mettre en orbite le premier satellite d'observation de la Terre espagnol SEOSAT-Ingenio. « Nous avons des nouvelles, et malheureusement elles ne sont pas bonnes, a indiqué Stéphane Israël, le PDG d'Arianespace depuis le centre de lancement guyanais, après qu'un message laconique sur une altération de la trajectoire s'est affiché sur l'écran de retransmission du lancement. Nous pouvons confirmer que la mission est perdue. »
Huit minutes après le décollage, et immédiatement après l'allumage du quatrième étage de Vega, a-t-il expliqué, une « dégradation de la trajectoire a été observée, la vitesse n'était plus nominale ». L'absence de données de télémétrie - sur la position de l'engin - a ensuite été constatée, sonnant le glas de la mission.
« Il nous faut encore un peu de temps pour comprendre les prochaines étapes », a indiqué Stéphane Israël. C'est en effet le second échec de la petite fusée Vega en trois lancements : le 11 juillet 2019, elle avait été détruite au-dessus de l'Atlantique en raison d'une défaillance du dôme avant du moteur du deuxième étage Z23. Le retour en vol s'était bien passé pour la seizième mission du 3 septembre. Ce nouvel échec risque de mettre en difficulté Arianespace sur le marché des petits lanceurs.
C'est aussi un coup de tonnerre pour les concepteurs de la mission Taranis. Baptisé du nom du dieu du ciel et de la foudre de la mythologie gauloise, le satellite de 180 kg conçu par la France devait être placé en orbite héliosynchrone, à 670 kilomètres de la Terre, pour observer pendant deux à quatre ans les mystérieux « événements lumineux transitoires » au-dessus des orages, à l'aide de ses huit instruments. Avec un objectif : essayer de les caractériser et de préciser leur rôle dans la physico-chimie de l'atmosphère.
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