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El Roslino
Nicolas Sarkozy, au tribunal correctionnel de Paris, le 7 décembre.
On s'est trompé. Dans cette histoire, ce n'est pas Thierry Herzog qui est l'avocat de Nicolas Sarkozy. C'est Nicolas Sarkozy qui est celui de Thierry Herzog. « Un frère, un membre de ma famille. Je l'aime profondément, parce qu'il est joyeux et qu'on rit ensemble.
Je lui parle tous les jours. » « Il voit toujours le verre débordant là où il n'y a qu'un fond de verre. C'est sa faiblesse, mais c'est une faiblesse que j'apprécie. » « Un ami qui n'est pas la personne la plus rationnelle qui soit et qui cherche à me rassurer. » Et à la fin de l'envoi, Nicolas Sarkozy touche : « L'affaire Bismuth, c'est ça : un justiciable inquiet et un avocat affectueux. »
Reprenons. Dans la salle d'audience du tribunal correctionnel de Paris, l'ancien président de la République, son avocat Thierry Herzog et l'ex-avocat général à la Cour de cassation Gilbert Azibert répondent de « corruption » et « trafic d'influence », auxquels s'ajoute, pour les deux derniers, le délit de violation du secret professionnel.
Il est reproché à MM. Sarkozy et Herzog d'avoir cherché à obtenir, en 2014, par le biais de M. Azibert, des informations confidentielles sur une décision à venir de la Cour de cassation concernant la saisie des agendas présidentiels, voire d'avoir tenté de l'influer dans un sens favorable à l'ancien chef de l'Etat, en échange d'un poste honorifique à Monaco pour le magistrat.
La Cour de cassation a rendu un avis contraire aux souhaits de M. Sarkozy et M. Azibert n'a pas obtenu le poste convoité. Mais il y a les écoutes « Bismuth » qui racontent les échanges entre les trois hommes.
La journée du lundi 7 décembre avait mal commencé pour la défense. En réaction à une audience qui semblait lui avoir échappé la semaine dernière, après la forte mobilisation du barreau de Paris en soutien de Thierry Herzog - et sans doute face à un tribunal qu'elle a jugé peu offensif - l'accusation, par la voix du procureur Jean-Louis Blachon, a abattu son unique carte.
« Je demande au tribunal la diffusion de cinq échanges téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog. » Plus que les phrases prononcées, déjà retranscrites dans le dossier, c'est leur ton que le procureur voulait faire entendre.
« Des écoutes coupées, tronquées ! »
L'émoi a aussitôt gagné les avocats de la défense qui, tour à tour, se sont levés pour s'indigner de cette requête. « Sensationnalisme », « marketing pénal », ont-ils tonné. En vain. Après s'être retiré - longtemps - pour délibérer, le tribunal décide d'accéder à la demande de l'accusation.
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