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Message 1 Discussion postée le 22-01-2021 à 23:00:18

Loic
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Samouraïs : 8 faits que vous ignoriez sur ces guerriers japonais

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Les samouraïs font partie intégrante de nos imaginaires. Durant près de 7 siècles, ils ont fait partie d'une classe guerrière qui a dirigé le Japon féodal. Ces membres ultra respectés de la société se caractérisent notamment par leur habileté au combat et un code d'honneur très strict, le bushido. Dans ce dossier, nous allons explorer des faits incroyables, qui participent au mythe de ces fascinants personnages.

L'histoire de Yasuke, l'unique samouraï noir.

Cette histoire tient son origine des mémoires de Luís Fróis, un prêtre jésuite d'origine portugaise. Dans son ouvrage sobrement intitulé L'histoire du Japon, on y retrouve l'incroyable récit de Yasuke. Esclave originaire du Mozambique, ce dernier arrive au Japon en 1579, aux côtés du jésuite italien Alessandro Valignano. Il assure sa protection dans le cadre de son périple nippon. Lorsqu'ils atteignent Kyoto, Yasuke est présenté au Daimyo - gouverneurs de provinces issus de la classe militaire qui opèrent sur ordre du shogun - qui n'est autre que Oda Nobunaga.

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Yasuke se fait remarquer par sa maîtrise rapide de la langue japonaise ainsi que sa grande taille qui dépasse largement celle du citoyen japonais lambda de l'époque (1,88 mètres pour Yasuke contre 1,57 mètres en moyenne). Anecdote insolite : on lui fit prendre un bain pour vérifier qu'il s'agissait bien de sa couleur de peau ! Surnommé Kuro-san ou encore Kurosuke (Kuro signifie "noir" en japonais), l'esclave se verra attribuer le plus grand des honneurs : une promotion au rang de samouraï. Devenu garde du corps du Daimyo, il épousera sa fille adoptive et deviendra conseiller de cour. Une ascension sociale aussi belle qu'improbable.

Des guerriers payés pour couper des nez.

Il est coutume pour les samouraïs de ramener à leur daimyo les têtes tranchées de leurs ennemis, en guise de trésor de guerre. Pendant les invasions coréennes de 1590, les Japonais furent confrontés à des problèmes de logistique. En effet, le nombre de victimes étant trop important (ces derniers avaient pour ordre de ne faire aucune distinction, ils devaient tuer tout le monde), il était impossible de ramener toutes les têtes, traditionnellement récupérées dans des stations de collecte avant d'être salées puis emballées.

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Il était alors préférable de ramener un nez ou une oreille, conservés dans des tonneaux contenant de la saumure. Après leurs raids en Corée, les Japonais étaient payés en fonction du nombre de "pièces" rapportées. Cette rémunération incitait à faire le plus grand nombre de victimes possible. Les nez étaient ensuite gardés dans des tombes contenant environ 20.000 unités. Un monument sacré se trouve à Kyoto et fait référence à cette étonnante coutume. Baptisé le Mimizuka - "Le Mont oreille", voir photo ci-dessus - il abrite un peu moins de 40.000 nez de Coréens tués pendant les invasions de Totoyomi Hideyoshi, le second des trois unificateurs du Japon pendant la période Sengoku.

Le shuriken, une arme de samouraï ?

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le shuriken est bel et bien une arme utilisée par les samouraïs ainsi que les soldats ashigaru, une infanterie employée par ces derniers. Cette confusion est due à l'image du ninja à laquelle on a associé la pratique du shuriken, répandue par la télévision et le cinéma. La forme la plus connue est le shuriken plat - hira shuriken - possédant 4 pointes aiguisées. Etymologiquement, le mot peut être divisé en trois parties : shu (main), ri (lancer) et ken (lame). L'ensemble peut se traduire par « épée cachée dans la main ».

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L'art de manier le shuriken se nomme shurikenjutsu. Le shuriken faisait office d'arme complémentaire pour les samouraïs qui les utilisaient non pas pour tuer, mais pour nuire ou distraire. L'ennemi pouvait être facilement désorienté par un coup tranchant de shuriken venu de nulle part et qui se perd quelques mètres plus loin. Incapables de briser de solides armures, ces étoiles aiguisées visaient en priorité les parties exposées du corps : yeux, mains et pieds. Véritable outil stratégique, il pouvait s'utiliser imbibé de poison, enflammé et même planté dans le sol pour causer des blessures parfois mortelles.

Samouraïs et sexualité.

Les samouraïs n'en finiront pas de nous surprendre. Contrairement aux apparences, ils jouissaient d'une sexualité libre et épanouie. Un exemple étonnant est celui du Wakashudo, que l'on peut traduire par "la voie des jeunes hommes". Il s'agit d'une relation charnelle entre un samouraï expérimenté et son jeune apprenti. L'adolescent était alors amant et compagnon d'armes, et se faisait appeler le wakashu. Durant l'ère Edo, la société japonaise considérait ces wakashu comme un "troisième genre".

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A cette époque, il était de coutume de confier de jeunes garçons à des instructeurs moines ou samouraïs. Si ces derniers accordaient leur consentement, ils devenaient leur amant jusqu'à l'âge adulte. Ces relations étaient vues d'un œil bienveillant par la société, qui les considéraient bénéfiques pour le jeune apprenti. En effet, l'idée était d'enseigner la valeur d'honnêteté et de sensibiliser à la beauté, l'esthétisme. Fait étonnant : contrairement à nos sociétés modernes occidentales, les relations hétérosexuelles et plus largement l'amour pour les femmes était accusé de féminiser les samouraïs.

Des capes gonflables pour se protéger.

L'équipement des samouraïs recèle des trésors d'ingéniosité, et témoigne de leur capacité à associer esthétisme et fonctionnalité. Le horo, véritable manteau de protection gonflable, était destiné à protéger son porteur des attaques de flèches provenant de l'arrière et des côtés. Cette "cape améliorée", longue d'environ 1,80 mètre, se gonflait comme un ballon lorsque le samouraï chevauchait sa monture, réduisant considérablement l'impact des attaques d'archers ennemis. Le horo était fabriqué à partir de plusieurs bandes de tissu, nouées autour d'une armature en osier, bambou ou encore os de baleine. Cette dernière est appelée oikago.

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Le port de cette cape était un signe distinctif, son possesseur pouvant être désigné comme une personne importante ou bien un messager d'élite (tsukai-ban). Par ailleurs, le horo était généralement orné de l'emblème de la famille auquel était associé son porteur. Dans le journal intime de Hosokawa Fujitaka (communément appelé Hosokawa Yusai, daimyo de l'ère Sengoku) on apprend que la tête tranchée d'un tsukai-ban est une prise de valeur. Pour l'heureux samouraï ayant vaincu telle personne, voici la marche à suivre : « Lorsque vous prenez la tête d'un guerrier horo, enveloppez-la dans la soie du horo. ».

Nakano Takeko et l'armée des femmes.

Pendant la guerre de Boshin, une guerre civile japonaise qui dura de janvier 1868 à mai 1869 (ère Meiji), Nakano Tekeko a participé a la défense du shogun Tokugawa Yoshinobu. Plus jeune, elle fut instruite à la poésie, la calligraphie et au combat. Fort de ses entraînements rigoureux, elle devint experte dans le maniement du naginata - une arme de longue portée semblable à une hallebarde, traditionnellement utilisée par les moines pour couper les jarrets des chevaux. Elle s'illustra notamment dans la bataille d'Aizu en automne 1868 où elle n'hésita pas à brandir son naginata face aux armes à feu occidentales.

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A seulement 21 ans, elle s'improvise leader d'un bataillon de femmes formé sur le qui-vive, et combat férocement l'ennemi. Lorsqu'elle fut touchée par un tir à la poitrine, elle demanda à sa sœur de la décapiter afin d'éviter que sa tête ne soit utilisée comme trophée. Le festival d'automne d'Aizu rend hommage à cette combattante exceptionnelle et son armée de femmes chaque année.

Ils tiraient à l'arc avant de manier le sabre.

A l'origine, les samouraïs étaient d'excellents pratiquants du tir à l'arc. En effet, la voie du guerrier (bushido) était centrée sur cette pratique, dont l'art - le kyudo, anciennement kyujutsu - était considéré comme une compétence plus vitale que la maîtrise du sabre pendant une grande partie de l'histoire du Japon. Pendant l'époque de Kamakura (1192 - 1334), on utilisait des tireurs à cheval pour l'entraînement des samouraïs. Il arrivait même que ces derniers soient contraints de commettre le seppuku - suicide rituel - en cas de mauvais résultats !

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Etymologiquement, nous retrouvons les deux parties Kyu (l'arc) et Do (la voie). Le kyudo s'est développé comme un véritable art martial au début de l'ère Edo. Ce n'est que vers la fin du règne des samouraïs que ces derniers ont été associés à l'image que nous leur connaissons tous : celle des maîtres du sabre.

Le droit au meurtre légitime.

Fort de leur statut social, les samouraïs jouissaient de nombreux privilèges. Parmi ces derniers, on retrouve le droit de tuer librement toute personne de classe inférieure, à condition que celle-ci leur manque de respect ou compromette leur honneur. Ce droit pour le moins original fut accordé aux samouraïs jusqu'en 1870 environ. On trouve son origine dans une expression populaire de l'époque : kiri sute gomen, qui peut se traduire par "autorisation de trancher" (à noter que l'exécution doit obligatoirement se faire au moyen d'un sabre) et "autorisation d'abandonner" (se référant ainsi aux lieux et corps de la victime).

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Les samouraïs étant des guerriers honorables, ils laissaient à leur victime le droit de se défendre légitimement. L'expression kiri sute gomen se réfère à l'acte de meurtre, tout en induisant l'humilité et le pardon. On y retrouve alors une signification proche de ces expressions : « Désolé de vous tuer », ou encore « Je regrette de l'avoir tué, mais c'est mon droit ». Pas de panique s'il vous arrive de la prononcer lors d'un voyage au Japon : de nos jours l'expression est utilisée pour signifier « Je vous demande pardon par avance ».


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