Le lauréat de la meilleure baguette de Paris suspecté d'avoir partagé des messages contre la France sur Facebook

Le lauréat est censé fournir l'Elysée pendant un an après ce prix.

Le boulanger vainqueur du concours de la meilleure baguette de Paris, qui doit approvisionner l'Elysée, ne s'est pas déplacé samedi pour recevoir son prix après la divulgation de captures d'écran de son compte Facebook relayant des "opinions haineuses" vis-à-vis de la France.

Il est censé fournir le fournisseur de l'Elysée pendant un an grâce au Grand prix de la meilleure baguette de Paris, qu'il a reçu fin septembre.

Mais depuis, l'attention ne se concentre plus sur le pain qu'il fabrique, plutôt sur des messages écrits par d'autres qu'il a partagées sur son compte Facebook. Des publications, rédigées en arabe, qui sont critiques, voire hostiles à la France.

Dans ce contexte, l'artisan boulanger de 42 ans, dont 19 ans de métier en France après être arrivé de Tunisie, ne s'est pas rendu à la remise des prix. Makram Akrout "a compris que ce n'était pas forcément idéal de venir", a déclaré à l'AFP le premier adjoint (PS) de la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire.

Makram Akrout, vainqueur du concours une semaine auparavant parmi 173 concurrents, s'est fait représenter par son meunier fournisseur qui a avancé un "problème de salarié" pour expliquer son absence.

"Cela pose un sujet sur la livraison de l'Elysée si d'aventure c'était un personnage qui avait eu des expressions malheureuses", a-t-il estimé. La Ville avait indiqué vendredi à l'AFP avoir saisi la préfecture de police "pour savoir si des enquêtes sont en cours et si le Monsieur incriminé a des précédents". Samedi, "rien ne permettait d'accréditer la véracité d'un certain nombre de reproches formulés", a souligné Emmanuel Grégoire. Contacté par l'AFP, l'Elysée n'avait pas réagi samedi après-midi.

Une "erreur"

"Comme bien des internautes, il a pu partager dans le passé des contenus publiés sur les réseaux sociaux sans en saisir toute la teneur", a avancé son avocate Sylvia Lasfargeas, contactée par l'AFP, tandis que le président du syndicat des boulangers du Grand Paris, Franck Thomasse, met en avant une "erreur" que ce "très bon professionnel" "regrette".

"Le fait que des contenus partagés sur son compte Facebook aient pu comporter des opinions anti-républicaines et haineuses vis-à-vis de la France et de ses concitoyens (...) a immédiatement suscité son incompréhension et sa stupeur, à tel point qu'il a cru son compte piraté", a ajouté Me Lasfargeas, dont le client a "immédiatement supprimé son compte Facebook".

Depuis, "M. Akrout est profondément atteint par le déferlement de messages de haine qui s'abattent sur lui", ajoute l'avocate, dont le client, qui a acquis la nationalité française en 2019 par décret, revendique "son attachement à la France et son adhésion à tous ses principes fondamentaux de liberté, égalité et fraternité".